jeudi 20 mai 2010

Journée d'études "Conversations avec l'œuvre d'Assia Djebar" samedi 26 juin au Reid Hall



Le Cercle des amis d’Assia Djebar


organise une journée d’études


Conversations avec l'œuvre d’Assia Djebar

En présence de l’écrivaine
Assia Djebar
de l’Académie française

Samedi 26 juin 2010
de 10 heures à 18 heures

au
Reid Hall
Campus de Columbia University
4, rue de Chevreuse, Paris 6ème
Métro: Vavin ou Notre-Dame des Champs

Frais de participation: 10 €
Dans la limite des places disponibles

Vous pouvez récupérer le programme et formulaire à la librairie Tschann
125 boulevard du Montparnasse, Paris VI.
Vous pouvez aussi nous écrire à:
assiadjebar.lecercledesamis@gmail.com

Responsable du projet
Amel Chaouati

Comité d’organisation
Dimitra Douskos,Virginie Oks, Céline Thomas

"S'enracinant au lieu intime où les trajectoires personnelles croisent les périples enclenchés par la littérature, une relation singulière se tisse entre les lecteurs et l’objet de leur lecture. Chaque intervenant tentera d’actualiser le nouage de ces liens en nous faisant entendre sa propre conversation avec l’œuvre d’Assia Djebar qui se déploie de la littérature au cinéma en passant par l’essai, et qui évoque notamment l’histoire, la peinture, la musique et le genre. Pour rendre sensible la pluralité d’entrées dans cette œuvre et la profondeur des empreintes laissées dans des pays tels que l’Algérie et la France ou encore les États-Unis où Assia Djebar poursuit sa carrière d’écrivaine et de professeure de littérature, nous avons convié des intervenants d’horizons épistémologiques et géographiques variés. L'écrivaine tentera de repérer elle aussi un fil rouge dans ces cheminements qui seront tracés aux détours de ses textes."


Programme

Lectures de Olga et Patrick Potot
Modératrice: Dimitra Douskos
9h30: Accueil

10h-10h15: Discours d’ouverture de Danielle Haase-Dubosc, directrice du Reid Hall

10h15-11h30
Lecture: « Entre corps et voix » dans Ces voix qui m’assiègent

Amel Chaouati, Le miracle de la langue au service de la transmission dans l’œuvre d’Assia Djebar
Lire Assia Djebar pour la lectrice que je suis, c’est d’abord découvrir puis me nourrir d’un héritage historique et intellectuel non transmis aux générations algériennes de l’indépendance en mal d’identité. C’est ainsi que je tenterai d’expliquer comment une œuvre peut bouleverser une vie.

Anne Donadey, Un parcours de lectures de l’œuvre d’Assia Djebar, 1989-2010
Je voudrais retracer un parcours de lecture à travers une œuvre qui me touche et me parle personnellement, alors que je viens d'un monde si différent de celui de l'auteur et de ses textes. Une œuvre qui m'a permis d'entrer dans une histoire de France qu'on ne m'avait jamais apprise, celle de la colonisation et de la décolonisation.

11h30-11h45: Pause café

11h45- 12h30
Lecture: «Abalessa» dans Vaste est la prison

Issam Idriss, Assia Djebar: D'ici et d'ailleurs ou la joie du Même dans l'autre. Pour un monde psychiquement habitable, réellement pensable et socialement possible.
A partir d’une lecture entre les lignes de l’œuvre d’Assia Djebar, nous chercherons à articuler l’histoire et la souffrance de la mémoire avec la réalité migratoire et ses échos dans la société d’accueil et ses institutions.

12h30-14h00: Déjeuner libre

14h-15h15
Christelle Taraud, Regard étranger et identité hybride dans l'œuvre d'Assia Djebar
En quoi des représentations de femmes «indigènes» de l'orientalisme littéraire et pictural et de l'idéologie coloniale sont synonymes d'un regard étranger, révélateur de l'intrusion d'un modèle exogène qui sera le ferment d'une identité hybride, complexe et conflictuelle, que rend particulièrement bien une écrivaine algérienne de langue française.

Lecture: «La femme qui pleure» dans Les femmes d’Alger dans leur appartement

Céline Thomas, «Marcheuse et amoureuse», une figure féminine dans l’œuvre d’Assia Djebar.
La narratrice d’Ombre sultane nous entraînera vers l’exploration du motif récurrent de la marche dans l’œuvre d’Assia Djebar: comment la déambulation permet-elle d’accéder à une pleine possession de soi en sens et en esprit et comment se mêle-t-elle à l’état amoureux ?

15h15-15h30: Pause café

15h30h-16h45
Lecture: « Madame Blasi » dans Nulle part dans la maison de mon père

Samia Fekhar, Une lectrice en quête de soi à travers l'oeuvre d'Assia Djebar
Discuter de mon expérience littéraire initiée par la lecture de Vaste est la prison, c’est évoquer ma première lecture d’Assia Djebar. La narratrice me parlait et le mot l’e’dou s’étalait et se mêlait si bien à la langue française, celle du colonisateur dans le passé. Ce mot l’e’dou qui vous bouscule et vous dérange.

Abdelkader Homida, Pourquoi Assia Djebar devrait-elle être traduite en arabe?
Comme il serait beau de lire Assia Djebar dans ma langue arabe ! Parce que la littérature d’Assia Djebar n’a jamais été traduite en arabe, et parce que je résistais à la langue française, il m’était impossible d’accéder à l’œuvre jusqu’à l’avènement du roman Nulle part dans la maison de mon père…

Conclusion d’Assia Djebar suivie d’une séance de signatures.

Intervenants

Amel Chaouati est fondatrice du club de lecture Assia Djebar et présidente de l’association « Le Cercle des amis d’Assia Djebar ». Après avoir vécu à Alger, elle est venue en France en 1992 pour suivre des études de psychologie. Elle a notamment publié « Dialectique du rapport masculin-féminin dans l’œuvre d’Assia Djebar: l’homme et la femme en Algérie », Dialogue n° 185, septembre 2009.

Anne Donadey est professeure de littérature aux Départements d’études européennes et féminines à San Diego State University, en Californie, aux Etats-Unis. Elle est née dans le sud de la France, où elle a fait des études d'anglais. Depuis 1985, elle vit aux Etats-Unis. Elle a consacré de nombreux articles à l’œuvre d’Assia Djebar parmi lesquels « Elle a rallumé le vif du passé: l’écriture-palimpseste d’Assia Djebar », in Postcolonialisme et Autobiographie: Albert Memmi, Assia Djebar, Daniel Maximin, Amsterdam, Rodopi, 1998 et « L’expression littéraire de la transmission du traumatisme dans La Femme sans sépulture d’Assia Djebar », in Assia Djebar, littérature et transmission. Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, à paraître.

Dimitra Douskos a obtenu un Doctorat de psychologie à l'Université Catholique de Louvain, en Belgique avec un texte sur l'art et la psychanalyse intitulé « L’épisynthèse en corps ». Ses intérêts actuels se portent vers l'élaboration culturelle et artistique ainsi que les modalités narratives des traumatismes dits « collectifs ».

Samia Fekhar a quitté Alger en 1978 pour s’installer à Londres où elle travaille comme assistante sociale diplômée d’état, spécialisée dans la protection des enfants. Elle écrit des poèmes et des nouvelles principalement en anglais et a publié le poème « Yemma » qui fut chanté en soprano en 2001.

Danielle Haase-Dubosc est professeure associée à l'Université Columbia. Ses recherches se focalisent autour des questions de genre en littérature et en histoire. Elle a écrit de nombreux articles notamment une étude sur les enlèvements de femmes au dix-septième siècle. Elle a également travaillé sur les féminismes indiens, français et palestiniens à l'époque contemporaine.

Abdelkader Homida vit à Djelfa au sud de l’Algérie. Diplômé en sociologie, il est écrivain arabophone et journaliste. Il écrit pour de nombreux journaux en Algérie, au Maghreb et au Moyen-Orient et a obtenu de nombreux prix littéraires dont celui de Dubaï en 2009 pour son recueil de nouvelles رغبة صغيرة (Une envie toute modeste). Il a traduit de l’espagnol et du mexicain des poèmes de Max Aub et de Carmen Avila, et du français des textes d’Amel Chaouati publiés sur le blog de l’association «Le Cercle des amis d’Assia Djebar».

Issam Idriss est chargé de cours à l’Université Paris 13 Nord et co-thérapeute à la Consultation de psychiatrie transculturelle du Prof. M.R. Moro, CHU Avicenne, 93 Bobigny. Il a écrit de nombreux articles sur les problématiques migratoires dont « Sexualité infantile/sexualité adulte: confusion des langues, de sexes et de générations», Journal des Psychologues, 2007, n° 248 et «Cultures, Migration et Sociétés: destins des loyautés familiales et culturelles chez les enfants de migrants », Dialogue n°184, 2009.

Virginie Oks est auteur-réalisateur de télévision. Elle a réalisé plusieurs documentaires dont Assia Djebar, la soif d'écrire avec Frédéric Mitterrand pour France 5 et Liberté-Egalité-Diversité pour La Chaîne Parlementaire.

Olga Potot est née à Paris d'un père français et d'une mère polonaise. Après un cursus en classe préparatoire littéraire au lycée Daudet de Nîmes. Aujourd’hui, elle est étudiante en troisième année de licence de philosophie et de sociologie à l'Université de Nanterre, et depuis de nombreuses années, elle fait du théâtre en tant qu'amatrice.

Patrick Potot a suivi l'enseignement d'Antoine Vitez au Studio Théâtre d'Ivry en même temps qu’il était à l'Ecole de Cirque et de Mime, Sylvia Monfort-Alexis Gruss. Il a joué Corneille, Racine, Diderot, Hugo, Claudel, Brecht, Camus. Animateur d'une cellule de recherche théâtrale à l’Université Paris 7-Denis Diderot, il a mis en scène avec ses étudiants Corneille, Diderot, Fassbinder, et Tchékhov. Il a travaillé avec des metteurs en scène de traditions différentes notamment iraniennes ou péruviennes comme Farid Paya et Iradj Azimi, Antonio Diaz Florian et Luis Del Aguila.

Christelle Taraud est professeure dans les programmes parisiens de New York University et de Columbia University. Chercheure au Centre de recherches en histoire du XIXe siècle (Paris I/Paris IV), elle est notamment l’auteure de La prostitution coloniale. Algérie, Tunisie, Maroc, 1830-1962, Paris, Payot, 2003, et Mauresques. Femmes orientales dans la photographie coloniale (1860-1910), Paris, Albin Michel, 2003.

Céline Thomas est doctorante en littératures françaises et comparée à l’Université Paris Sorbonne. Après des recherches à l’Université de Moncton au Canada, elle poursuit sa thèse et achève un Master de didactique du français langue étrangère et seconde. Secrétaire de l’association « Le Cercle des amis d’Assia Djebar », elle est aussi membre de l’Association des Chercheurs en Littératures Francophones de Paris Sorbonne.

Remerciements aux partenaires:
Reid Hall - Tschann Libraire - Le Salon Miyanis

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